Ci-dessous, voici l'article, rédigé à la demande de la Communauté de Communes du Grand Couronné, par Jean-Marie Perette, article qui a servi à l'élaboration du panneau d'information installé maintenant à l'emplacement même de l'ancienne gare.Celle-ci est devenue la demeure de l'apiculteur Pascal Demerson.
La Halte de La Bouzule – point d’arrêt des armées allemandes lors de la Bataille du Grand-Couronné
A l’avènement du chemin de fer, une voie ferrée Nancy / Château-Salins est construite. En 1870 la frontière allemande se fige à quelques km au nord d’ici.
Après l’échec allemand à Rozelieures et au Léomont, les Allemands essaient de prendre Nancy par la voie la plus directe, celle de la vallée de l’Amezule qui passe ici.
Du 4 au 11 septembre 1914, les Allemands jettent dans cette vallée, notamment en suivant cette voie ferrée et la route nationale 74, à quelques pas d’ici, le meilleur de leurs forces et de leur armement. Réméréville, Champenoux, et toutes les fermes jusque Laitre et Amance sont détruites.
Le Général de Castelnau, commandant la 2e Armée qui couvre le Grand-Couronné, envoie tous les renforts dont il dispose pour sauver Nancy.
Dans la forêt autour de vous sont tombés des milliers de jeunes gens venus de toute la France défendre la patrie. Ici même, les soldats du 206e RI de Saintes, 212e RI de Tarbes, 286e RI du Puy, 314e RI de Partenay 168e RI / 169e RI de Toul, et du 325e RI de Poitiers ont, avec leur poitrine, arrêté en ce lieu même, la ruée allemande.
C’est ainsi que la victoire méconnue de Lorraine a sauvé la France, en empêchant les Allemands de refermer la tenaille sur la Marne. C’est précisément ici que ces héros, galvanises par des officiers marchant en tête de leurs soldats, commandé par un général de légende, Edouard de Castelnau, ont sauvé le corps de bataille français de l’encerclement et de la destruction.
La vie repris ses droits après la Grande Guerre et la halte resta un lieu très fréquentée des Nancéiens et de toute la vallée car il y avait une guinguette, et tous les Dimanches d’été la SNCF affectait un train spécial Nancy-La Bouzule aux distractions champêtres des citadins.
Depuis 1870 la ligne Nancy Château-Salins était coupée par la nouvelle frontière.