Service de Santé 11ème DIVISION


M Boppe Médecin Principal de 1ère classe


Journal de marche du 1er Août 1914 au 15 septembre 1914

 

Composition déduite du JMO par Jean-Marie Pérette

GBD ou GDB : Groupe de Brancardiers Divisionnaire 1/11
1re Section
2e Section
Chiens sanitaires pour rechercher les blessés.
Voitures hippomobiles, complément en voitures hippomobiles réquuisitionnées
Brouettes porte-brancard
Ambulance 1/11
Ambulance ?/11
Section hospitalière 1/11

Auxquelles viennent collaborer en fonction des circonstances les ressources du XXe Corps :
(GBC : Groupe de Brancardiers de Corps)
Ambulance 3/XX
Ambulance 6/XX
Ambulance 7/XX
Section hospitalière 1/XX
Section hospitalière 3/XX
Section hospitalière 5/ 11 ou XX ?

 

Samedi 1er août


Le service de Santé de la 11ème Division d’Infanterie a été mobilisé en couverture le 31 juillet à H = 18h45. Arrivée Agincourt (Quartier Général de la division) le 1er Août à 17h
Le 1er Août à 17h communication de l’État-major de l’ordre mobilisation générale


Dimanche 2 Août


Arrivée à St Max :
à 5h08 la 1er Section du Groupe de Brancardier,
à 7h06 Ambulance 1, Section Hospitalière I
Inspection à 10h 05 par le Médecin Divisionnaire.
Les formations sont au complet
L’évacuation des éclopés, malades est assurée par une voiture Ambulance du service de Santé en un convoi automobile organisé par la croix rouge qui parcourt les cantonnements et transporte les évacués à l’Hôpital Militaire Sédillot


Lundi 3 Août


Arrivée à St-Max de la 2ème section du Groupe de Brancardiers sans les voitures dont les attelages n’ont pu être encore réquisitionnés au complet.
Installation par le Médecin Chef au Service des Corps de troupes d’Infanterie au cantonnement
Même moyens d’évacuation des malades et éclopés que la veille. Le 3 au soir arrivée des voitures


Du 3 au 6 Août stationnement dans le cantonnement d’Agincourt



Vendredi 7 Août


Le 6 à 10h mouvement en avant d’un détachement (xxxx a priori 26e ou 5e Hussard) sur Pettoncourt, Attilloncourt, Bioncourt qui occupe ces localités sans subir de pertes.
Le 2ème détachement sur Bey, Lanfroicourt, Armaucourt, ferme de Chambille, tuilerie d’Arraye.
L’occupation de ces localités a couté 3 hommes blessés 2 au 26ème
1 au 5ème régiment Hussard
L’évacuation a été assurée par des voitures de réquisitions jusqu'à Agincourt où une section du convoi sanitaire automobile les a chargés pour les ramener à l’hôpital militaire de Nancy.


Samedi 8 août


(Note JM Pérette) : le groupe de brancardiers, l’Ambulance1 et la Section hospitalière 1 ont quitté St-Max le 7 Août pour cantonner à Seichamps ilsont été dirigés sur Agincourt le 8 août


Dimanche 9 août et Lundi 10 Août

Le quartier général de la 11ème division quitte Agincourt à 7h. Arrivée à Bouxières-aux-Chênes à 8h
Le groupe de brancardiers, l’Ambulance1, Section hospitalière 1 qui avaient quittés St-Max le 7 Août pour cantonner à Seichamps ont été dirigés sur Agincourt le 8, sur Moulins (Ecart de Bouxières-aux-Chênes) le 10 Août
Le service des évacuations des malades, des éclopés et des blessés sur l’Hôpital militaire de Nancy continue à être assuré par un convoi de voitures automobiles ( Croix-Rouge )


Mardi 11 Août


Le Groupe de Brancardiers, l’Ambulance 1, la section Hospitalière 1 quittent Moulins pour cantonner à Bouxières aux Chênes


Mercredi 12 Août


Le quartier général de la 11ème division quitte Bouxières aux Chênes pour se rendre à Champenoux.
Le groupe de Brancardiers, l’Ambulance1, la section hospitalière 1 partent de Bouxières pour Laneuvelotte


Jeudi 13 Août


Le médecin divisionnaire visite tous les cantonnements de la 11ème division. L’état sanitaire se maintient excellent . Quelques diarrhées sans gravité. Les troupes ayant dû faire le 12 une longue marche par une chaleur accablante ont eu de nombreux trainards et on a observé un certain nombre de coups de chaleur : tous les trainards ont rejoint, il n’y a eu aucun accident sérieux.


Vendredi 14 Août


(Note Jean-Marie Pérette : changement d’écriture, la nouvelle écriture est beaucoup plus belle, on verra lors de la journée du 15/08 que le rédacteur dit « à ma demande », il s’agit d’un gradé, peut-être même d’un médecin. Comme il rédige le JMO du Service de Santé Divisionnaire on peut penser que c’est le chef lui-même qui s’exprime.)


Le quartier général de la 11ème division quitte Champenoux à 2 heures pour Serres en passant par Réméréville Hoëville. Les Formations sanitaires quittent Laneuvelotte à la même heure et se dirigent sur Hoëville où l’ambulance 3 entre dans la colonne. Dans la matinée la division marche en formation de combat ayant pour objectif l’occupation du front Xanrey Bezange la petite. Elle parvient à occuper sans perte ni résistance les cotes 284 et 265 situés au sud est de cette ligne et s’y retranche fortement, bientôt dans l’après-midi l’artillerie ennemie composée surtout de pièces de gros calibres ouvre le feu sur nos troupes les plus avancées et bientôt on signale de nombreux blessés dans les tranchées.
L’ordre avait été donné aux formations sanitaires à 12h de se rendre successivement à Athienville puis à Arracourt. A leur arrivée à Arracourt à 17h l’Ambulance1 s’installe immédiatement au château prête à fonctionner. L’ambulance 3 est partie à la ferme de Haute Riouville
Comme la 21ème brigade ( 26ème occupe la côte 284 au signal allemand) a installé ses postes de secours à 1200 m SE de Juvrecourt, la 22ème brigade 37ème et 79ème ont installés les leurs à Réchicourt la Petite. La 1ère section du Groupe de Brancardiers est envoyée au moulin par Juvrecourt pour ramener les blessés à l’Ambulance d’Arracourt. La 2ème section organise le transport entre Réchicourt et Arracourt, de nombreux blessés sont ainsi ramenés à l’Ambulance du château d’Arracourt, les vastes locaux de ce dernier se prêtant admirablement à cette installation.


Samedi 15 Août


Dans la journée le duel d’Artillerie recommence de bonne heure et continue jusqu’à la nuit. Les blessés sont plus nombreux que la veille, l’ennemi à mieux repéré les positions. Son tir est meilleur, les blessés sont plus graves et les tués plus nombreux.
Pendant la nuit du 14 au 15 on a ramené à Réchicourt environ 250 blessés de la 22ème brigade et comme l’ennemi commence le bombardement du village il faut à tout prix les évacuer. Tout le groupe de brancardiers est occupé à cette position pendant le bombardement même du village et pour accélérer le transport des blessés au lieu de les diriger sur l’Ambulance d’Arracourt, on les amène à la ferme de Haute Riouville où ils sont mis rapidement à l’abri du feu.

Les blessés ont été également nombreux à la cote 284 signal allemand.
Comme le Groupe De Brancardiers de la 39ème division était inoccupé son médecin chef sur ma demande a envoyé la 1ere section assurer la relèvement et le transport des blessés du 26ème sur l’ambulance d’Arracourt.
Ces Groupes de brancardiers ont fonctionnés toute la journée du 15 et ont ramené à l’ambulance d’Arracourt tous les blessés qui avaient été pansés à la ferme de Haute-Riouville.
Cette dernière ne présentant pas les ressources de confort et de bon fonctionnement qu’on trouvait au château d’Arracourt. L’ambulance d’Arracourt a reçu depuis le début jusqu’au 15 Août minuit environ 250 blessés qui ont été pansés à l’ambulance et 80 n’ont fait qu’y passer pour être évacués assis ou à pied.
Dès le 15 au matin les évacuations sur les hôpitaux de Nancy ont fonctionné grâce un convoi auto organisé par l’Union qui a permis d’enlever le plus grand nombre de blessés assis et de blessés couchés au fur et à mesure qu’ils avaient reçu les soins nécessaires.

 

Dimanche 16 août

 

La nuit du 15 au 16 Août fut mise à profit pour enlever les blessés de la journée du 15 qu’il avait été impossible d’aller ramasser le jour en raison de l’intensité du feu de l’artillerie qui couvrait d’une véritable pluie de projectiles de gros calibre toutes les lignes que nous occupions.
Ces blessés rassemblés au Moulin de Juvrecourt et à Réchicourt la Petite furent rapidement transportés à l’ambulance d’Arracourt.
Le système d’évacuation employé le 15 avec les voitures de l’Union fut encore renforcé le 16 de telle sorte que le 16 à midi il ne restait plus à l’ambulance 1/xx qui s’était immobilisée le matin avec la section hospitalière 1/xx, que 38 blessés intransportables.
L’ambulance d’Arracourt a reçu pendant les 2 jours 198 blessés appartenant à la 11ème division et se répartissant ainsi :
26ème régiment infanterie
126 blessés
1 décédé à l’ambulance
37ème RI
18 blessés
1 décédés à l’ambulance
79ème RI
47 blessés
4 décédés à l’ambulance
8ème RA
6 blessés
5ème Hussard
1 blessé
Le 69ème n’ayant pas été engagé n’as subi aucune perte

Le 16 l’ennemi ayant abandonné ses positions défensives toute la division est poussée en avant et occupe le front Juvelize Donnelay où elle cantonne dans la nuit 16 au 17.
Dans l’après-midi du 16 le groupe de brancardiers aidé de tout le personnel de l’ambulance 3/xx a procédé à l’exploration méthodique du champ de bataille dans le but de rechercher s’il restait encore des blessés, de retrouver les tués et procéder aux opérations légales d’identification et à leur inhumation. Les équipes ont ramené un blessé qui a été dirigé sur l’Ambulance d’Arracourt, et ils ont retrouvé dans la zone de la 22ème Brigade 45 cadavres dont :
37ème d’Infanterie 10
79ème d’Infanterie 35
On a en outre ramassé le cadavre d’un soldat du 70ème Régiment Allemand

Dans le secteur du 26ème on a retrouvé 28 cadavres
Dont xx appartenaient à l’artillerie.
Après identification par les officiers d’administration des formations sanitaires et établissement des pièces constatant le décès, les tués ont été inhumés dans des fosses creusés par la compagnie du génie de corps , ayant 2 mètres de profondeur, 2 mètres de large sur 5 mètres de longueur.
Ces fosses pouvant contenir de 9 à 12 cadavres.
Les tués retrouvés ainsi sur le champ de bataille présentaient pour la plupart des blessures épouvantables, presque tous étaient de blessures multiples, d’autres de broiement où d’arrachement complet des membres entièrement séparés du tronc. De tous les blessés soignés à l’Ambulance, un seul avait été atteint par une balle de fusil.
Les autres avaient reçu des balles de shrapnells où des éclats d’obus; ainsi a-t-on observé des mutilations extrêmement étendues et profondes.


Lundi 17 Août


Le quartier général de la 11ème Division est à Lezey ; les formations sanitaires ( Groupe de Brancardiers, Ambulance 3/xx , Section Hospitalière 3/xx et Ambulance 6/xx ) viennent le rejoindre à 13h à Lezey


Mardi 18 Août


Stationnement à Lezey


Mercredi 19 Août


Le 19 au matin départ de la Division et du Quartier Général dans la direction de Morhange ; Baronville par Moyenvic, Morville et Hampont.
Nos troupes prennent le contact de l’ennemi sur le front Riche Sotzeling, Lidrequin
L’Infanterie déployée est bientôt arrêtée par l’Artillerie et les obus des grosses pièces l’obligent à s’abriter dans des tranchées. Un duel d’artillerie s’engage et les premiers blessés commencent à arriver dans les postes de secours vers 16 heures. A ce moment les formations sanitaires qui s’étaient arrêtées à Hampont sont portées en avant. L’Ambulance (3) s’installe dans une grosse ferme du village de Dédeling et commence immédiatement à fonctionner mais avec la précaution de ne sortir des voitures que le strict nécessaire en se tenant prêtes à partir au 1er signal. Elle a ainsi pansé dans la soirée et la nuit et nourris le matin 90 blessés qui, ont pu être évacués sur Obreck. Le Groupe de Brancardiers dès son arrivée à Dédeling a contribué dans une très large mesure au relèvement des blessés pendant la soirée et la nuit. (Les chiens sanitaires ont servi à retrouver plusieurs blessés dans les champs d’avoine qui couvraient presque toute la crête)
Les blessés apportés par les brancardiers explorateurs étaient rassemblés à l’intersection des chemins Dedeling Riche et Dedeling Sotzeling. De ce point les voitures et brouettes porte brancard évacuaient les blessés à l’Ambulance.


Jeudi 20 Août


Dés la matinée du 20 l’attaque très intense du coté ennemi faisant craindre pour nous une retraite rapide, les 90 blessés de l’ambulance sont évacués immédiatement sur Obreck à l’aide de voitures du Groupe de Brancardiers.
L’Ambulance et ses blessés avec le plus grand ordre quittant Dédeling avec tout son matériel bien arrimé et au complet pour se rendre à Obreck. La un convoi de voitures auto arrivé de Nancy dans la matinée pour y transporter une grande partie des blessés. L’Ambulance 6 avait été maintenue en réserve à Hampont quelques pansements à faire mais sans déballer son matériel étant donné la rapidité avec laquelle s’effectuait la retraite et la poursuite ; ainsi tous les blessés qui n’avaient pu être évacués par le convoi auto à Nancy (car dans l’intervalle un certain nombre de blessés s’étaient fait panser à Obreck).
Le médecin divisionnaire réquisitionna les voitures possibles dans le pays et dirigea sans retard son convoi de blessés, son Groupe de Brancardier, ses 2 ambulances sur Château-Salins.
A la ferme d’Olimpré, il rencontra le convoi auto qui faisait un 2ème voyage, il put ainsi vider une partie des voitures requises qu’il emmenait avec lui. A partir de ce moment la poursuite de l’ennemi devint plus rapide ; les obus éclataient à courte distance derrière les colonnes sanitaires, il fallut hâter la marche.
En arrivant à Château Salins le Médecin Divisionnaire aperçut dans un pré avoisinant la gare, de nombreuses formations sanitaires appartenant au corps d’Armée et dont les chevaux étaient dételés. Il prit sur lui de donner l’ordre d’atteler immédiatement, encadra dans sa colonne ces formations qui purent ainsi échapper à l’ennemi, la marche en retraite fut extrêmement pénible sur une route encombrée de convois et de troupes débandées. (43ème Infanterie Coloniale (Note Jean-Marie Pérette ; le 43e RIC ne s’est jamais débandé, il résista dans les derniers pour couvrir la retraite, et revint bien par Château-Salins, décimé, mais couvert de gloire)); il put ainsi gagner Sornéville où il arriva à minuit hommes et chevaux harassés en raison de la longueur du trajet et des cotes extrêmement raides de cette région, on dut laisser en route le fourgon A de la Section Hospitalière 5 dont les chevaux ne pouvaient plus avancer. On s’arrêta 3h à Sornéville pour distribuer du thé et du lait aux blessés et on en repartit à 4h pour gagner St Nicolas où on arriva à 10h.
Après avoir marché sans interruption toute la journée du 19, ramassés et pansé les blessés pendant la nuit du 19 au 20 et fonctionné toute la journée du 20, le personnel fait preuve d’un zèle et d’une endurance admirable.
Dès l’arrivée à St Nicolas des évacuations furent faites sur Nancy, d’autres remis à l’hôpital temporaire du camp et à l’hôpital d’évacuation de Varangéville. On avait pu ramener malgré le désordre d’une retraite précipitée près de 400 blessés.
(Note Jean-Marie Pérette : il reste simplement que nombre de blessés des positions de l’avant n’ont pu être ramassés. Si ceux du 19 ont dû tous être évacués, la plupart de ceux du 20 restèrent aux mains des Allemands. On sait que tous ceux d’un village furent abattus par les Allemands)


Vendredi 21 Août


Stationnement des formations le 21 au soir


Samedi 22 août


Départ des formations sur Flavigny le 22 à 13h


Dimanche 23 août


Un combat étant probable le 23 ordre leur donné de revenir en position d’attente à Azelot.
Dans la nuit du 22 au 23 la 22ème Brigade eut à soutenir plusieurs attaques de l’ennemi
Les blessés peu nombreux recueillis par le personnel régimentaire furent évacués sur St Nicolas à l’aide de moyens de réquisition.
Note Jean-Marie Pérette : ce 22 en fin d’AM le char à banc qui transporte ma grand-mère paternelle quitte Crévic par le chemin de halage de Crévic, longe le canal pendant que les Allemands brûlent et tuent dans le village. Ils atterrissent le soir à Sommerviller et vont dormir dans la grange des SABIN, avec un grand nombre de réfugiés, à quelques centaines de mètres de Sainte-Lucie où le 37e RI arrête les Allemands. C’est de ce combat dont il est question ici. A noter que le fils que ma grand-mère Berthilde porte, mon père, dorment à 100 mètres de la maison familiale ou dort Augustine Henriot, ma grand-mère maternelle, âgée de vingt ans, fiancée à un jeune homme mobilisé qui va être tué au Léomont. Elle se mariera quelques années plus tard, et sa fille, ma mère, épousera le bébé qui va naitre de Berthilde Colin.


Lundi 24 Août


Les formations sanitaires ( ambulance 3 et 6) n’ont pas eu à fonctionner restant en position d’attente successivement à Burthécourt et St Nicolas


Mardi 25 Août


La Division reprit l’offensive et l’attaque des hauteurs du front : Flainval, Anthelupt, Léomont, Vitrimont. Un feu d’artillerie extrêmement violent occasionna des pertes sérieuses. Les blessés transportés du front sur Dombasle à l’aide du Groupe de Brancardiers sont pansés à l’hôpital des usines Solvay, puis évacués à l’aide de voitures de réquisition sur l’ambulance 6 fonctionnant à l’infirmerie hôpital du 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied à St-Nicolas ( environ 150 )


Mercredi 26 Août


L’attaque des positions reprend toujours contrarié par un feu d’artillerie terrible qu’occasionne des pertes plus considérables que la veille puisque l’ambulance 3 établie à Hudiviller à partir de 16h a reçu et évacué dans la nuit du 26 au 27, 450 blessés dont 75 pouvant marcher et le reste couchés ou assis.
Les évacuations des postes de secours sur l’ambulance ont été pratiquées à l’aide du Groupe de Brancardiers et les brancardiers civils de Dombasle ont fourni des voitures aménagées qui ont permis d’accélérer les évacuations de l’ambulance 3 sur Dombasle, Varangéville, St-Nicolas


Jeudi 27 août


Dans la nuit du 27 au 28 une autre attaque de l’ennemi fut repoussée, mais nous couta 65 blessés qui furent amenés à l’ambulance 3 puis évacués de celle-ci sur l’hôpital Solvay à Dombasle, à l’aide de voitures de réquisition prises au village d’Hudiviller.

 

Vendredi 28 août


Le matin du 28 on tentait de faire une exploration du champ de bataille pour rechercher les derniers blessés des journées du 26 et 27 et qui avaient passé 2 nuits sans être secourus par suite du bombardement incessant de la position par l’artillerie allemande.
On découvrit un certain nombre de blessés français et environ 50 blessés allemands qui reçurent des soins à l’ambulance 3 et furent ensuite évacués sur Dombasle. On tente également de rassembler par tas les morts les tués allemands qui sont extrêmement nombreux entre Anthelupt et Flainval dans la vallée du Moulinet (Note Jean-Marie Pérette : il s’agit du ruisseau du Moulnot) et surtout sur les pentes est de Léomont. Là il existe un véritable charnier de cadavres d’hommes et de chevaux de l’ennemi qui répandent une odeur infecte. A chaque tentative d’enlèvement l’Artillerie allemande couvre cet emplacement d’une grêle d’obus qui oblige les travailleurs à se retirer
A midi attaque de Friscati par la Division. Le duel d’Artillerie recommence plus intense que jamais rendant de midi à la nuit toute tentative de relèvement impossible.
Le Médecin Divisionnaire fait installer à l’auberge des Œufs durs une sorte de place de pansement où les blessés pouvant marcher peuvent arriver, en se défilant dans les fossés de la route qu’est battue violement par les obus ennemi.
En attendant qu’un Médecin et la voiture Médicale du Groupe de Brancardiers soient venus d’Hudiviller pour faire fonctionner ce poste, le Médecin Divisionnaire procède lui-même à une vingtaine de pansements à l’aide d’un sac d’infirmier d’un groupe d’Artillerie stationné à proximité. Quand la nuit est tombée, le Médecin Divisionnaire se rend à Vitrimont et à Friscati pour se rendre compte des pertes des 26ème et 69ème régiments d’infanterie qui ont attaqués ces positions dans la journée. Il envoie le Groupe de Brancardiers à l’auberge de la Bonne montée et la 1er section du Groupe de Brancardiers de Corps qu’avait été mise à sa disposition et dirigée sur Vitrimont.
Malgré que la nuit soit épaisse l’ennemi continue à tirer sur la route. Une grande voiture à 4 roues est culbutée par un obus.
A l’aide ces moyens de transport on ramène à l’ambulance 3, 265 blessés qui sont pansés, revus et nourris. Le personnel de l’ambulance 7 mise à la disposition du Médecin Divisionnaire depuis le matin en remplacement de l’ambulance 6 immobilisée à St Nicolas, coopère à ce travail pour soulager le personnel de l’ambulance 3 qui en était à sa 4ème nuit de veille.
Grâce à quelques voitures de réquisition, aux voitures du Groupe de Brancardiers Divisionnaire et à la 1ère section du Groupe de Brancardiers de Corps tous ces blessés étaient évacués le 29 à 8h30 sur le port de Varangéville

Deux blessés étaient morts pendant la nuit à l’ambulance


Samedi 29 Août


Une batterie lourde de 120 vient s’installer à proximité de l’Ambulance et attire rapidement le feu de l’adversaire. Les obus tombent à proximité des locaux ou sont installés les Ambulances. Un infirmier est même légèrement blessé en faisant un pansement. Aussi le Médecin Divisionnaire donne l’ordre à toutes ces formations : G D B , 1er section Groupe Brancardier de Corps, Ambulance 3 et 7 de se retirer sur Dombasle pour se mettre à l’abri du bombardement


Dimanche 30 Août


Le Médecin Divisionnaire s’occupe activement de l’assainissement du champ de Bataille, il fait repérer les endroits où sont tombés les hommes et les chevaux. Le Groupe De Brancardiers opère le relèvement des morts dans les zones non battues par le feu, mais la majorité du terrain étant constamment battue par les projectiles d’Artillerie on est obligé d’arrêter le travail.
La situation devient critique, un grand nombre de cadavres d’allemands et de chevaux sont dispersés sur les pentes de Léomont au col de la route de Deuxville sur le signal de Friscati et dans les abords immédiats de Vitrimont. Le Médecin divisionnaire a d’abord pensé à incinérer les cadavres de chevaux ( environ 60 ) ; il a à cet effet rassemblé le goudron et le pétrole nécessaires. Mais il était à craindre qu’en raison du vent soufflant de l’est, la fumée épaisse de ce grand bûcher ne vienne incommoder nos troupes et surtout favoriser les mouvements de l’ennemi en nous masquant leur vue. Aussi faut-il renoncer à ce procédé qui eut bété le plus rapide et le plus efficace et avoir recours aux inhumations et enfouissements. Le bombardement complet de tous les villages de la région dont les maisons ne sont plus qu’un monceau de ruines a éloigné tous les habitants.
L’Armée prescrit l’envoi d’une compagnie territoriale du 89ème et une compagnie du 13ème Génie qui doivent être chargées , la 1er de rassembler les morts en bas, la seconde de creuser les fosses. Le travail ne peut être fait que la nuit ce qui le rend plus long et plus difficile. On continue ainsi toutes les nuits du 31-8 du 1er et du 2-9 et on arrive à inhumer un total de 450 cadavres d’hommes ( dont 200 français et 250 allemands) et de 100 cadavres de chevaux
De la chaux est abondamment répandue dans les fosses dont la profondeur n’est pas suffisante en raison de la hâte avec laquelle elles ont été creusées. De même du chlorure de chaux est répandu sur les cadavres d’animaux qu’on n’a pu encore enfuir, pour diminuer l’odeur pestilentielle qu’ils dégagent et qui incommode et rend malades les hommes qui occupent les tranchées. On constate même chez eux des accidents analogues à ceux des coliques d’amphithéâtre et se traduisant par des coliques de la diarrhée et des vomissements.


Lundi 31 Août


Même cantonnement pour les formations sanitaires qui profitent du repos pour mettre leur matériel en ordre, nettoyer et laver le linge.
Le bombardement continue sur Vitrimont, Léomont et Petite Maixe ; bien que les hommes soient dissimulés dans les tranchées profondes ou dans les caves des villages il y a encore à Vitrimont : 7 tués, 11 blessés, 15 cadavres de chevaux dans les granges.
A Petite Maixe : 7 tués, 30 blessés graves.
Le 43ème Colonial subit également le bombardement et de ce fait a 3 blessés graves et 1 tué.


Mardi 1 Septembre


L’offensive générale d’opération prévoyait une attaque sur tout le front : cote 290, ferme St Evre, Friscati et Faubourg de Lunéville en liaison avec le 15ème corps et la 39ème Division
L’ennemi fortement organisé dans les tranchées avec une ligne de mitraillement battant toutes les crêtes nous infligea bientôt des pertes sérieuses.
L’insécurité présentée par le village d’Hudiviller tenu constamment sous le feu de la grosse artillerie ennemie décida le Médecin Divisionnaire à reporter plus en arrière l’installation de ses ambulances et il songea à utiliser dans ce but les grandes ressources de Dombasle, Ecole des filles, Ecole des garçons et le magnifique hôpital Solvay.
S’étant porté de sa personne pour reconnaitre les locaux et installer le service, il était à peine arrivé dans la localité qu’une pluie d’obus vint s’abattre sur cette dernière, effondrant l’hôpital, y mettant le feu et détruisant un peu partout un certain nombre de maisons. C’est à ce moment que le Médecin Divisionnaire renversé par un obus qui vint tomber à quelques mètres de lui fut légèrement atteint au dos de la main droite par un éclat.

Mieux valait porter en avant les formations que de les laisser sur place; aussi les ambulances 3 et 7, le Groupe de Brancardiers et la 1ere section du Groupe Brancardiers du Corps furent poussées jusqu’à Hudiviller et arrêtées au niveau des premières maisons sur la route de Dombasle Lunéville où elles commencèrent à s’installer.
L’Ambulance 3 reçut à elle seule tous les blessés de la journée de 8h du matin à 20h, environ 180 : dont 12 couchés, 93 assis et 75 à pied.
A partir de 20h les ambulances 3 et 7 fonctionnèrent chacune pour leur compte.

Tous les éléments de transport du Groupe Divisionnaire et de la section du groupe de Corps furent utilisés pour vider rapidement les postes de secours régimentaires établis à Deuxville, ferme St Evre, ferme petite Léomont et enfin Vitrimont (26ème. 69ème et 79ème).
Le poste de secours de petite Maixe organisé par le 37ème (environ 100 blessés) fut évacué directement sur Varangéville et St Nicolas par le Convoi Auto des Femmes de France.

Au fur et à mesure de l’arrivée des voitures le Groupe de Brancardiers, les ambulances, 3 et 7 se partageaient les blessés arrivants et leu donnaient des soins
L’Ambulance 3 reçut ainsi du 1er septembre 20h au 2 septembre 8h :
230 blessés couchés : 75
Assis  : 120
A pied : 35
L’ambulance 7 reçut 160 blessés couchés : 61
Assis  : 77
A pied  : 22

 

Mercredi 2 septembre

 

Tous ces blessés peuvent être évacués pendant la nuit sur l’Hôpital du camp et sur le Port de Varangéville à l’aide des moyens de transport des 2 groupes
Au cours de la journée du 2 un certain nombre de blessés qui n'avaient pu être ramassés la veille furent retrouvés le lendemain et transportés aux 2 ambulances puis évacués suivant leur degré de gravité sur le port de Varangéville où l’Hôpital du camp. Au total l’ambulance reçut 395 blessés et l’ambulance 7 ????


Jeudi 3 Septembre


Le combat d’Artillerie reprit avec violence, 1 batterie d’Artillerie lourde s’étant établie à très faible proximité des locaux des formations sanitaires
Ces dernières furent repliées plus en arrière et vinrent s’établir à l’usine des Salines près de la station de Rosières. Leurs ancien cantonnement était à peine évacués que des obus de gros calibre s’abattaient sur la toiture de granges qu’elles occupaient quelques heures auparavant et y mettaient le feu.
Les évacuations des blessés des postes de secours sur Varangéville (gare) et Dombasle (port) se firent le 3 et 4 à l’aide des voitures de transport du Groupe de Brancardiers.


Vendredi 4 Septembre


La 1ere section du Groupe de Brancardiers (de Corps) repassa sous les ordres du D.S.S (Note Jean-Marie Pérette : Directeur du Service de Santé de Corps : il est le patron de tous les services de santé du Corps d’armée) et quitta la station de Rosières pour Varangéville.
L’étendue du front occupé par la Division depuis Petite Maixe jusqu’à la ferme de la Faisanderie près de Lunéville, ne permit guère d’installer des Ambulances pour le pansement ou le traitement des blessés. D’autre part toutes les maisons des villages environnements ont été réduites en cendres ou en ruines par le feu de l’Artillerie. Tout mouvement même d’homme isolé devient immédiatement le point de départ de la plus vive canonnade. Aussi le travail des Brancardiers ne peut-il se faire que la nuit et sans lanterne. En raison de ces circonstances le service de santé ne peut fonctionner dans les conditions prévues par le Règlement et il doit s’adapter aux nouvelles méthodes du combat moderne. Les postes de secours fonctionnent le plus fréquemment par bataillon à distance assez éloignée du front dans les endroits bien défilés pour éviter dans la mesure du possible les projectibles ennemis semés à profusion sur tous les points du champ de bataille.
Les facilités d’évacuations soit sur les hôpitaux auxiliaires, soient sur des centres hospitaliers admirablement installés comme ceux des hôpitaux de Nancy, soit par voie de fer, par voie d’eau et surtout par convoi auto amènent à ne faire fonctionner les ambulances que des cas pour ainsi dire exceptionnels. La véritable place de pansement c’est le poste de secours qui doit être largement doté de moyens de pansement et surtout de moyens d’immobilisation. C’est de là que les blessés sont le plus souvent dirigés sur les hôpitaux sans passer par les ambulances.
Le stationnement prolongé des régiments sur le même point facilite notablement cette manière de faire. C’est ainsi que du 25 Août au 6 septembre c'est-à-dire pendant 12 jours une bataille s’est déroulée sans trêve ni rémission sur la ligne :
Petite Maixe, Flainval, Anthelupt, Vitrimont, Ferme de la Faisanderie ne donnant lieu qu’à des faibles déplacements de quelques centaines de mètres en avant ou en arrière suivant qu’on subissait les attaques de l’ennemi ou qu’on le repoussait à son tour. On comprend que les blessés soignés dans les postes de secours établis à Crévic, Flainval, Hudiviller évacuaient avec la plus grande facilité leurs blessés sur Dombasle ou Varangéville ou existaient une gare et un port d’évacuation.
D’autre part à St Nicolas et à Rosières fonctionnaient des hôpitaux Auxiliaires qui permettaient d’y traiter les inévacuables. Enfin un service de transport sur châssis automobiles spécialement aménagés permettant d’amener du front en moins d’une heure tous les blessés couchés qu’on voulait évacuer sur le centre hospitalier de Nancy, dans les conditions les plus favorables de confort et de célérité.
Une des questions qui a le plus préoccupé le commandement et le service de santé c’est celle de l’assainissement du champ de bataille qui présente dans l’espèce des difficultés presque insurmontables. En effet le combat se réduisant à des attaques ou contre-attaques, les cadavres des hommes ou des chevaux tués restent entre les lignes des deux adversaires, qui exercent une surveillance de tous les instants et qui couvent de balles ou d’obus tout le terrain dès que les travailleurs osent s’y aventurer même la nuit. Il admit parfois que ces derniers dérangés par les coups de canon et les coups de fusils durent faire des fosses peu profondes, des inhumations hâtives et incomplètes. De la chaux fut mise à profusion à leur disposition pour être jetée sur les cadavres avant de les recouvrir de terre, des approvisionnements de chlorure de chaux furent constitués pour empêcher le dégagement des émanations pestilentielles qui filtraient à travers la couche de terre insuffisamment épaisse recouvrant les cadavres de chevaux.
Autour des villages aux abords des tranchées, des parcs des échelons de combat de section de ravitaillement de munitions en un mot de tous les groupes d’hommes, des feuillées furent établies et surveillées (Note Jean-Marie Pérette : feuillées - terme discret utilisé par les armées pour désigner les endroits discrets où les hommes allaient faire leurs besoins. Avec la diarrhée, l'absence de papier hygiénique etc., on imagine) ; tous les détritus de viande crue ou cuite furent enterrés ; toutes les déjections répandues dans les ruelles, dans les jardins, dans les cours furent recouvertes de terre et arrosées d’une solution de chlorure de chaux.
C’est ainsi que jusqu’au 5 septembre l’état sanitaire de la Division se maintint excellent. On observa aucune épidémie et seulement quelques cas de diarrhée. A partir de cette date les hommes donnèrent des signes évidents de fatigue physique déterminés par l’absence prolongée de sommeil, d’abri suffisant, de nourriture variée, enfin et surtout par la tension nerveuse occasionnée par une succession ininterrompue de combats de jour et de nuit.

Le 4 septembre au soir vers 20h l’ennemi tenta une contrattaque sur le front de tout le corps d’armée ; d’abord surprise par des forces supérieures la 11ème Division perdit quelque terrain pendant les douze premières heures du combat.
Mais grâce à l’appui de l’artillerie, elle put reconquérir ses positions sans subir trop de pertes.
Les formations sanitaires furent cantonnées sur la rive gauche de la Meurthe à la sortie Nord-Ouest de Rosières. Le personnel des 2 ambulances 3 et 7 établi à la sortie Nord Est du village au point désigné pour le rassemblement des blessés, 1 ambulance constituée d’éléments légers destinée à grouper les blessés, à assurer leur évacuation et à panser ceux qui ne l’avaient pas encore été.
Le 5 le combat de l’artillerie continua toute la journée ainsi que les jours suivants. L’Ambulance 7 bien installée dans les locaux d’une fabrique de lingerie recevait les blessés que les voitures du Groupe de Brancardiers ramenaient la nuit des postes de secours des Régiments toute tentative de transport de jour étant impossible
En même temps comme par suite du surmenage un certain nombre de malades et d’éclopés revenaient du front vers l’arrière, un barrage fut établi à l’entrée de Rosières sur la route de Dombasle et un dépôt d’éclopés fut constitué dans une grange attenante aux locaux de l'ambulance
La visite y fut régulièrement passée par Médecin de cette formation qui en même temps délivra les médicaments nécessaires. 70 sérieusement atteints furent évacués sur le dépôt d’éclopés de Neufchâteau les autres renvoyés à leur corps après quelques jours de repos.
Dans les jours qui suivirent, le dépôt d’éclopés de Rosières vit augmenter le nombre des entrants car l’établissement de la 11ème division qui jusque dans les premiers jours de septembre était resté excellent, fléchit peu à peu au fur et à mesure que la période de surmenage, de privation de sommeil, de mauvaise alimentation s’allongeait
Les hommes se plaignaient surtout de fatigue, de courbature de douleurs rhumatoïdes et principalement de Gastro entérite.


Samedi 5 Septembre


Le Médecin Divisionnaire appela à l’attention du Commandement sur les modifications qui s’étaient produites dans l’Etat sanitaire.
Il demanda que les unités fussent relevées à tour de rôle du service de tranchées pour leur permettre de prendre un repos réel à l’abri des intempéries.
Comme il existait dans la région de la Division de très nombreux troupeaux de moutons il obtint du commandement que ces animaux fussent abattus pour changer un peu l’ordinaire des hommes qui depuis le 31 juillet ne percevaient que de la viande de bœuf. Il obtint également l’augmentation de la ration de sucre qui fut portée de 32 à 40 grammes, la distribution journalière de vin et d’eau de vie
Enfin comme à la suite des pluies les nuits devenaient très fraiches il a insisté pour que les couvertures fusent mises à la disposition des hommes séjournant dans les tranchées

 

Dimanche 6 Septembre au Vendredi 12 septembre

 

Au matin
Le Quartier Général de la 11ème Division dut évacuer Hudiviller ou une pluie d’obus commença à tomber vers 1h30 incendiant le village et démolissant les maisons. Il se transporta à Rosières ou il séjourna jusqu’au 13 septembre
Du 6 au 12 septembre le duel d’artillerie continua sans interruptions jour et nuit, les hommes séjournant dans les tranchées ou dans les caves des villages d’Hudiviller, de Vitrimont, d’Anthelupt et de Flainval dont toutes les maisons étaient en ruines.
Les pertes journalières furent occasionnées soit par les obus éclatant dans les tranchées soit à la suite d’attaques et de contre-attaques partielles qui avaient lieu surtout la nuit.
On profitait de l’obscurité pour le relèvement des blessés et leur transport aux ambulances installées à Rosières d’où ils étaient évacués soir sur l’hôpital du Camp de St Nicolas, soit sur les postes d’évacuations de Dombasle et ensuite de la Madeleine. Les intransportables étaient soignés à Rosières ou fonctionnait l’Hôpital Auxiliaire 112.
A la suite des pertes considérables éprouvées par l’ennemi celui-ci se retira brusquement le 12 au matin abandonnant ses positions défensives et évacuant Lunéville.


Samedi 13 Septembre


Le Quartier Générale de la Division quitta Rosières pour s’embarquer en chemin de fer à 18h à Varangéville
Il débarqua le 14 à 6h à Toul pour gagner Foug par voie de terre ; puis à 14h30 se rendit à Boucq où il cantonna.
Les Formations sanitaires Groupe de Brancardiers, Ambulance 3 et 7 qui devaient également faire mouvement par voie ferrée reçurent contre ordre et se rendirent par voie de terre à Royaumeix où elles arrivèrent le 15 dans la soirée.
Le Quartier Générale de la Division avait également quitté Boucq le 15 au matin pour venir cantonner à Royaumeix
Stationnement du Quartier Général et des formations les 16 et 17 septembre à Royaumeix
Le Médecin Divisionnaire profita de la journée de repos du 17 pour visiter les cantonnements de la Division et se rendre compte de l'Etat sanitaire. Malgré les fatigues et les intempéries ( le temps s’était considérablement refroidi et la pluie tombait avec persistance) la santé générale des troupes se maintenant satisfaisante.
On notait bien quelques cas de diarrhées où plutôt Gastro entérite, quelques cas de rhumatismes; mais ces affections étaient bénignes et cédaient à quelques jours de repos ou de traitements. Un premier cas de scarlatine se déclara le 16 à la 7ème compagnie du 26ème cantonnée à Haussonville. Le 17 un 2ème cas éclata à la 6ème compagnie.
Ces deux hommes furent évacués immédiatement sur Toul et des mesures d’isolement et d’observation furent prises dans le cantonnement pour éviter la propagation de la maladie. Ces cas paraissent avoir été contractés pendant le séjour du 26ème à St-Nicolas où il a stationné du 11 au 13 septembre.


Jeudi 18 Septembre.


Les régiments de la Division reçurent des renforts de réservistes pour combler les vides. Ils n’avaient subi qu’une visite hâtive et incomplète au moment du départ, aussi les jours suivants un certain nombre d’entre eux furent évacués pour inaptitudes à faire campagne; ils représentent au moins la moitié des malades ou éclopés évacués vers l’arrière pendant les jours qui ont suivi.

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