Saint-Cyr pépinière de cadres et de héros
Saint-Cyr... tout le monde connait au moins son uniforme tant de fois observé dans les défilés du 14 juillet... Cette école de niveau ingénieur a fourni depuis le 19e siècle les cadres de l'armée de terre.
Les jeunes promus avec le grade de sous-lieutenant rejoignaient pour la plupart un régiment d'infanterie où ils avaient à commander une section de soixante hommes au sein d'une compagnie de marche.
Dans les années qui précèdent 1914 Saint-Cyr forme bon an mal an 500 jeunes officiers. Lisons cet extrait tiré du livre : « Histoire de l’officier français des origines à nos jours » ; Editions Bordessoules. 17413 -Saint Jean d’Angély.
En casoars et gants blancs:
« Le 29 juillet 1914, l’Ecole spéciale militaire est consignée, le Triomphe n’aura pas lieu. Le soir même, dans la cour de Wagram, les anciens de la promotion Montmirail (1912-1914) baptisent leurs camarades de la promotion Croix du drapeau (1913-1914) dans une atmosphère recueillie.
En remontant dans leurs chambres, une trentaine d’officiers, autour d’Allard-Méhus et d’Alain de Fayolle jurent de monter à l’assaut pour la première fois en casoar et gants blancs. Ce serment est tenu : sur les 476 élèves de la promotion Montmirail 227 sont tués à l’ennemi et 306 officiers des 526 de la promotion Croix du drapeau ne reviendront pas
On peut regretter la disparition prématurée de ces cadres précieux mais leur crânerie est l’image même du sacrifice de l’officier dévoué à sa patrie. Pour ces jeunes officiers, dans l’exaltation de l’été 1914, la témérité fait figure d’impératif. »
Le Haut Commandement interdit rapidement ces faits d’armes coûteux en jeunes cadres et contre productifs au plan opérationnel; mais ces faits d’armes ont beaucoup marqué les esprits de l’époque. Ces sacrifices permettent en tous cas de rappeler que les officiers de 1914, contrairement à ce que l’on entend parfois, ont payé un lourd tribu à la patrie. Comme les officiers de Napoléon, ils attaquaient avec leurs hommes, vivaient au quotidien la même misère qu’eux, celle du froid, du manque de ravitaillement, du manque hygiène, des poux, des obus, des blessés qui appelaient et qu’on ne pouvait relever, des cadavres qu’on ne pouvaient ensevelir…
Il n’y a qu’à voir dans les JMO relatifs à la bataille de Lorraine le nombre d’officiers tués, y compris au niveau Chefs de Corps…
Il y en a quelques uns plus connus que les autres en lorraine :
* Maréchal Hubert Lyautey, notamment Ministre de la Guerre au milieu de la Guerre de 1914
* Général d’Armée Noël Marie Joseph Édouard de Curières de Castelnau, Comte de Castelnau, vainqueur de la Bataille de Lorraine en 1914
* Joseph Marie Henri François Xavier de Curières de Castelnau, sous-lieutenant au 4e BCP de Saint-Nicolas, 21 ans, tué à Morhange le 20/08/1914 (Fils du Général)
* Marie Joseph François Hugues de Curières de Castelnau, sous-lieutenant au 8e RA de Nancy, 21 ans, tué à 20 ans à Givenchy(62) le 20/08/1914 (Fils du Général)
* Émile Alamelle, né à Grenoble mais ancien de Poincaré à Nancy, 19 ans, tué à l’attaque de Friscati du 1er septembre 1914, il commandait la 2e Section de la 3e Compagnie, du 1er Bataillon du 69e RI. Promotion « Croix du Drapeau »
Merci à ceux qui relèvent les JMO sur la Bataille de Lorraine de me signaler le régiment, le lieu, la date, le nom des officiers Saint-Cyriens tombés du 1er août au 15 septembre à la bataille de Lorraine, en cliquant sur ce lien