Général de Curières De Castelnau, (1851 – 1944)gal de castelnau 200px 1

 

Le général de Curières de Castelnau est né en 1851 dans la bastide qui porte son nom, dans la région de Toulouse.


Sorti de Saint-Cyr en 1870 comme sous-lieutenant,

il participe au conflit franco-allemand en étant affecté dans l’armée de la Loire. La défaite des deux armées de l'Est est déjà consommée, l'Empereur s'est rendu aux Prussiens à Sedan.
Il sera promu capitaine à l’âge de 19 ans. Il bat la campagne avec son régiment d'infanterie au sein des armées reconstituées par le tout nouveau gouvernement de la République. L'hiver est glacial, nombre de troupes couchent à même le sol....Il apprendra ainsi ce que c'est que la réalité des combats d'infanterie, sac au dos, les marches et les contremarches dans le froid et la nuit.


Par la suite, il entre à l’Ecole de Guerre en 1878

puis sera muté au 59ème régiment d’Infanterie de Toulouse.
Après avoir parcouru bon nombre de régiments en France, il prend le commandement du 37ème régiment d’infanterie de Nancy, de 1900 à 1905.
De 1911 à 1914, il fut sous-chef d’Etat-major du général JOFFRE et participe alors à la préparation du plan XVII de mobilisation destiné, notamment, à récupérer l’Alsace-Lorraine. En fin d’année 1913, il entre également au Conseil Supérieur de la Guerre.

En fait il a été freiné dans sa carrière car il est catholique pratiquant et c'est très mal vu dans le contexte de l'époque où la gauche règne en maitre dans la plupart des rouages gouvernementaux. Ses mérites sont cependant connus, même si un éminent homme politique l'a affublé du sobriquet de “Capucin botté”


A la veille de la guerre, il est désigné commandant de la IIème Armée en Lorraine.

Cette armée est le fer de lance du plan français. Elle doit rompre le front allemand en con centre, en partant de la Lorraine, au nord de Nancy, et en enfonçant les armées allemandes droit au nord. Avec elle, il commande d’abord à la bataille de Morhange (14 – 20 août 1914) où il a perdu son fils, Xavier.
Xavier, jeune St-Cyrien avait 20 ans, l'âge de son père en 1870. Il était sous-lieutenant au 4e BCP caserné à St-Niolas-de-Port. Il fut tué le 20 août, à Pévanges, à 2 km de Morhange, à la tête de sa section avec laquelle il résistait héroïquement l'attaque allemande....
Il faut dire qu'avec Joffre qui lui avait pris le 9e Corps de Poitiers le 1er jour de la marche en avant, une division du 5e Corps de Marseille qui s'est débandée sur sa droite, et Foch qui a désobéi à ses ordres le 20 au matin, prétextant ne les avoir pas reçu le 19 au soir, il n'était guère bien entouré.
C'est ainsi que les premiers combats en Lorraine annexée marquent son premier échec. Loin d’être résigné, il fit rapatrier ses troupes sur le territoire du Petit et du Grand Couronné pour organiser la défense de Nancy.


La bataille de la Trouée de Charmes (24-26 août 1914) fut sa première victoire défensive

mais, ses principaux succès, il les a connus lors des Batailles de la Trouée de Charmes (24 au 25 août, de Crévic et du Léomont (du 22 août au 11 septembre 1914), et du Grand Couronné (4-12 septembre 1914) où ses troupes ont contenu les assauts allemands. Cette victoire lui vaut le surnom de « Sauveur de Nancy » et la promotion au grade de grand officier de la Légion d’Honneur le 18 septembre 1914.
Par la suite, il a notamment prit part à la bataille de Champagne où il rencontra un succès peu connu


Envoyé en Grèce il souligna les insuffisances du commandement français sur place..
Envoyé en Russie en 1917, il revint ensuite reprendre les commandes de l’Armée de l’Est.

 

On oublie souvent qu'à la veille du 21 février 1916 c'est lui qui commande tout le grand est,

et que nous devons à sa perspicacité d'avoir retiré la semaine précédente le XXE Corps du front des Vosges et de l'avoir mis en stationnement dans la région de Ligny-en-Barrois. C'est ainsi qu'à J+1 on put faire monter en ligne ce Corps d'élite avant d'acheminer d'autres renforts des grands dépôts de l'arrière. Pétain c'est plus tard.

Il sera décoré de la Médaille Militaire.

Il participe enfin à la grande offensive de 1918 qui a conduit à la victoire française à Colmar et à Strasbourg.

Après la Grande Guerre, la manière dont De Castelnau a conduit ses opérations a été très critiquée, notamment par Léon Durand. Il se serait, en effet, souvent trouvé désemparé face à des situations instables et alarmé devant les lourdes pertes subies par ses effectifs.
Pourtant, De Castelnau a su se montrer inébranlable durant les différentes Batailles de Lorraine en intensifiant les attaques malgré les lourdes pertes. Et le commandement de Durand n'est pas exempt de critiques.


Le peuple de Nancy ne s’y est pas trompé, acclamant les troupes du XXe Corps qui retraverseront Nancy dès le 12 septembre, et faisant de de Castelnau son « sauveur ».


Les vieux des villages, que j'ai côtoyés toute mon enfance, qui avaient connu le flux et le reflux des armées françaises et bavaroises ne s'y trompaient pas non plus. Il y avait “nôtres” ceux du XXe Corps de Nancy, les réservistes de Bordeaux (68e DR) , de Poitiers (59e DR), de Nancy (70e DR), et les “mocauds” qui pour un certain nombre s'étaient débandés, abandonnant le terrain au XXe Corps et à la 68e DR.

 

Après la guerre De Castelnau aurait dû avoir le bâton de Maréchal.

C'est Foch qui se mit en travers en disant “on ne donne pas le bâton au vaincu de Morhange”. C'est ainsi que Foch se dédouana de sa faute en faisant reporter l'échec sur le seul de Castelnau.