Le XXe Corps à Crévic : du samedi 22/08/1914 au samedi 12/08/1914
Centenaire de la Bataille de la 39 ème Division dans le Bois de Crévic
01/08/1914
1. En 1914 le XXe Corps de l’armée française d’active est formée de 21 corps d’armée. Le XXe Corps de Nancy est sans conteste parmi les trois premiers Corps Français, sans doute le meilleur, en tous cas pour les Lorrains. Le XXe Corps est formé :
* De la 11e Division de Nancy, dite la Division de Fer.
* De la 39e Division, de Toul, dite la Division d’Acier.
Nous y ajouterons :
* Le 60e RAC, artillerie de Corps à 48 canons qui se battra dans le ravin du Moulnot et le Bois de Crévic
2. Mission
Le XXe Corps est chargé en 1914 :
2.1 De couvrir la frontière devant Nancy le temps de la mobilisation
2.2 De rompre ensuite le front allemand en direction de Morhange pour couper les armées allemandes en deux.
La 39e Division, celle qui nous intéresse aujourd’hui, car elle se battra ici dans ce bois pendant trois semaines, qui se compose :
*** Du 39e RAC -Régiment d’Artillerie de Campagne, qui comprend 36 canons de 75 mm.
*** De la 77e Brigade d’infanterie : qui se compose des 146e et 153e RI
*** de la 78e Brigade d’infanterie : qui se compose des 156e et 160e RI.
21/08/1914
Météo :
Brouillard le matin après le grand soleil de la veille
Flash
Suite à la bataille de Morhange, le général de Castelnau prend, dès la matinée du 21, la décision de replier le gros de son armée derrière la Meurthe; le 20ème Corps, après avoir couvert le recul de la 2e Armée, formant réserve en arrière de St-Nicolas.
L’objectif reste de reprendre l’offensive dans les jours à suivre.
Les Allemands eux, croient la 2e Armée définitivement rayée de la carte
La Division d’Acier, la nôtre, assurera le front d’attaque, de Crévic pont de Grandvezin; jusqu’au village d’Haraucourt, via la Côte 316, le Bois de Crévic, le Bois de la Forêt et les champs de Drouville et Gellenoncourt.
* À sa gauche des éléments de la 70e DR.
* À sa droite la 11e DI, la Division de Fer de Nancy.
La mission de la 39e DI, attaquer à outrance pour couper la route stratégique nord sud qui va de Arracourt à Lunéville via Einville-au-jard, route par laquelle déferlaient les troupes allemandes pour élargir la brèche vers Charmes.
Détaillons un peu ce que furent ces 3 semaines
Ce 21 août le 153e est au repos en Ville-en-Vermois
22/08/1914
Météo : Grand brouillard le matin. A noter pour la suite que le brouillard :
1. Empêche les "saucisses" allemandes de voir nos positions et de guider leur artillerie
2. Facilite la relève de nos unités à l’abri des regards de l’ennemi, ballons ou jumelles
3. Mais réciproquement gêne le travail de nos avions d’observation et de nos observateurs d’artillerie
4. Enfin le brouillard empêche le soleil de réchauffer nos pauvres fantassins et de sécher leurs habits
Synthèse du samedi 22 août au soir :
Les Bavarois occupent Deuxville, Vitrimont, Maixe, Crévic, Flainval…
Synthèse du dimanche 23 août au matin :
Les Bavarois prennent Haraucourt, Lunéville, Sommerviller et arriveront aux portes de Dombasle, au pied du Rembêtant tenu par le 9e Corps de Poitiers… Les deux armées allemandes qui envahissaient la Lorraine tendaient à s’emparer de toute la contrée de Lunéville. Celle qui nous intéresse, sous les ordres du Kronprinz de Bavière, venait de Morhange et marchait nord sud de Dieuze vers Lunéville et Charmes...
Le 153e est au repos en Ville-en-Vermois
Héros
Charles ROYER, adjoint au Maire de Crévic
23/08/1914
Météo :
Épais brouillard. Les conditions atmosphériques gênent, au cours de cette journée, les opérations des unités aériennes.
Flash
Ce dimanche 23 août à 3 heures, le 21e corps ennemi faisait son entrée à Lunéville, musique en tête. La presse allemande; exulta. Lunéville, ville ouverte, lui apparaissait comme un gage de prompte et complète victoire.
Le 2e BCP est seul avec des troupes de cavalerie en face des Bavarois. Le 15e Corps, hormis quelques troupes comme ses BCA et l’artillerie, s’est dissous devant l’ennemi, le 16e Corps est un peu mieux...
Déroulé de la journée :
Le Rembêtant défendu par les 268e et 290e RI avec un groupe d’artillerie du 9e Corps repousse les régiments Bavarois sur le plateau Haraucourt Crévic. Ceux-ci y laisseront 700 morts.
La batterie de la ferme de La Crayère fait sauter les canons allemands dans les vergers des Pâtureaux à Crévic.
Le 43e RIC descendu du Vermois par Varangéville et Dombasle concoure à détruire les autres éléments entrés à Dombasle par la vallée depuis Sommerviller. Ceux qui ont pris des enfants en otage entre le pont des voleurs et le cimetière sont passés à la baïonnette.
Le 153e est au repos en Ville-en-Vermois
24/08/1914
Météo : à l’aube du 24, le ciel est découvert, l’escadrille du 20e Corps prend spontanément et immédiatement l’air
Flash :
De Castelnau relance le IXe Corps et XXe Corps en avant. Quelques régiments de la 39e DI repassent la Meurthe, le Sanon, et reprennent des positions abandonnées deux jours avant.
Objectif : s’assurer passages et débouchés sur la Meurthe en vue de la grande contre-attaque.
C’est ainsi que Crévic est à peu près libéré, en tous cas reconnu, par deux compagnies du 156e RI de Toul. Celles-ci, montées de Varangéville à Haraucourt qui est repris, redescendent sur Crévic en fin d’après-midi.
Sommerviller et Flainval sont à nouveau ré occupés...
Précisons les choses pour ce lundi 24 août :
La 39e DI a attaqué vers Serres par Drouville :
* Le 146e RI à gauche, de Varangéville vers Gellenoncourt
* Le 156e RI du ravin entre les Quatre Bouteilles et le Rambêtant en direction du Bois de la Forêt et la corne NO du bois d’Einville
* Le 160e suit derrière, un bataillon derrière le 146e - deux derrière le 156e
* le 153e est en réserve
* AD39 crêtes des Quatre-Bouteilles et du Rambêtant
De Castelnau a l’intuition que les bavarois vont foncer entre Épinal et Toul, il connait leur plan, le plan Schlieffen… il espère qu’ils vont commettre la faute d’ignorer Nancy et le XXe Corps, et ainsi de prêter le flanc. Ainsi il aura sa chance. Les quelques avions dont il dispose l’aide à conforter les observations faites des hauteurs du Grand-Couronné….. Il demande à ses troupes d’être prêtes pour le grand moment….
25/08/1914
Météo :
Soleil. Les avions décollent… ils reviendront directement au PC de de Castelnau
Synthèse 39e DI
A 4 H : la 39e DI est prête. Les premiers ordres sont donnés :
la 39e DI, débouchant du front Drouville –Bois de Crévic doit attaquer vers la croupe 316 puis sur le mamelon 285 NE de Drouville (1.200 mètres NE de Quinchez), puis lisière NE et SE du Bois d’Einville.
* À 7h30 :
o Le 146e a dépassé Drouville,
o Le 156e progresse sur 316 qui tient encore
o Le 160e est en réserve à Haraucourt
A 15 heures de Castelnau, apprenant que les Allemands envahissent la forêt de Vitrimont, le Bois Lalau etc., décide que c’est le moment et envoie son ordre resté célèbre : « En avant, partout, à fond ».
* Le 153e se porte en avant avec un groupe AC20 remis à disposition 39e DI. => Le Bois de Crévic est pris puis reperdu.
En effet, De Castelnau menace ainsi l’armée du Kronprinz Ruprecht de Bavière qui suit la route qui va de Château-Salins à Lunéville...C’est ainsi que le baron von Gebsattel, commandant un de ses corps d’armée, comprenant le danger, lui fait faire face à droite, et attaque ainsi ses troupes notamment de la 39e DI : Au bois de Crévic il trouve la division de Toul, et lui reprend trois fois cette position. Un auteur a écrit que dans les champs de betteraves de la côte 316 les morts étaient trouvés deux à deux, percés chacun par la baïonnette de son adversaire. Plus factuellement, des sections entières du 160e RI étaient fauchées par un seul obus, dans les layons du bois de Crévic. C’était affreux.
* A 17h l’ennemi tient toujours le Bois de Crévic et progresse sur Gellenoncourt et Courbesseaux.
La position de l’AD devient critique
Le 146e découvert à droite recule sur la Tour de Domèvre
o Un bataillon du 160e est poussé derrière le 146e et deux derrière le 156e (Colonel Dubois en tête de la compagnie de tête) L’AD39 a pu être ravitaillée et reprend position et tirs. Le soir retrait de l’AD au sud de Art sur Meurthe –Varangéville à Ville en Vermois.
Le soir les Allemands ont compris que le 20e Corps était toujours là et bien là, ils ont aussi compris que la 2e Armée restait l’adversaire à battre avant de rêver à la grande percée par Charmes et à la plaine jusqu’à l’Ile de France.
Quelques précisions sur le 153e RI. Celui-ci est dirigé le matin sur St-Nicolas puis Dombasle.
À 13 heures ordre de se porter sur Sommerviller et Crévic en soutien du 146e RI – le régiment frère. Le régiment prend la formation de combat à hauteur de Sommerviller. Il suit le défilement du Sanon.
* Le 1er bataillon reste en réserve à hauteur de Sommerviller.
* Le 2e bataillon se porte sur le village de Crévic occupé.
* Le 3e bataillon marche sur le Bois au nord du village
Les deux derniers bataillons se heurtent à de fortes fractions ennemies.
De 16 à 18 h 30 : combat. Le régiment ne comprend plus que 500 hommes par bataillon, mais le moral est intact, entrainés qu’ils sont par des officiers d’exception, qui marchent en tête des hommes comme les officiers de Napoléon. Comme à Morhange, pendant ces trois semaines, les officiers de tous les régiments du 20e Corps vont payer leur courage du prix du sang.
Vers 17 h repli sur Sommerviller en combattant.
Ordre d’aller cantonner à Ville-en-Vermois. Il a perdu un tiers des officiers qui lui restaient et nombre de soldats.
Héros :
Le Lieutenant René Quinchez, 10e Compagnie du 3e Bataillon, est tombé là-haut à l’orée du bois – point extrême atteint par l’attaque du 3e bataillon
Le commandant Belin –chef de corps du 153e RI tombe ici le même jour, le colonel du 153e RI, Loyzeau de Grandmaison, ayant été mis hors de combat devant Morhange (2 fois gravement blessé)…
Le capitaine Vimont tué, et quatre autres officiers du 153e blessés (Capitaine Lévêque, Sous-lieutenants LUCE, BERARD, ROBERT)
Mais, en plus des officiers et soldats tués ce jour-là dans le bois, sont aussi tombés tout près du lieutenant Quinchez :
À 3 km au nord, le Lt-Colonel Le Boucher d’Hérouville, chef de Corps du 279e RI tombe ce même jour devant Courbesseaux
À 1 km à l’est, le colonel Dubois, chef de Corps du 160e RI est mort en entrainant lui-même une compagnie de son régiment pour remonter sur la cote 316 où le 156e était en difficulté… (Vers le haut du ruisseau de la Prêle)
26/08/1914
Météo :
Il pleut… Il pleut à torrents...
Synthèse 39e DI
Mercredi 26 août :
Objectif Bois de Crévic, cote 316, Valhey par les hauteurs.
Des reconnaissances sont poussées sur le Bois d’Einville afin, au-delà de la corne SE, de pouvoir occuper tout le Bois d’Einville Le soir la 39e en est là et tient Maixe
Le 153e :
Lever à 4 heures.
7 heures départ pour Varangéville.
Ordre :
1er et 2e bataillons : corne NO bois de Crévic et 316
3e bataillon : Bois de Crévic via Haraucourt
27/08/1914
Météo :
Temps pluvieux, ne permettra pas aux Allemands de mettre en œuvre leurs moyens aériens pour régler les tirs d’artillerie au-dessus de nos troupes. Plus généralement, brouillard épais qui empêche toute action de l’artillerie.
Flash
Le général Joffre félicite les armées de Lorraine
Synthèse 39e DI
Objectifs identiques à la veille :
* Le 156e est en réserve de CA
* Le 146e tient la lisière nord du Bois de Crévic et 316.
* Le 153e : un bataillon entre 316 et Maixe. Un bataillon à Maixe. Une compagnie et une SM corne S du Bois d’Einville. On se retranche
* Le 160e ravin à l’ouest du Bois de Crévic –en réserve de la 39e DI
28/08/1914
Météo :
Le temps est propice aux travaux de terrassement de tranchées car un épais brouillard forme un rideau opaque entre les deux armées.
Le 153e reste retranché sur place.
Flash
Rappelons ce que c’était que la vie à l’époque :
1. Il n’y a pas d’électricité dans les villages, encore moins dans les tranchées.
2. Pas de lampes de poche, bougies ou lampes à pétrole. Attention aux incendies dans les granges ou greniers, et aux snipers dans les bois.
3. Peu d’autos : au village seul le château semble en posséder, les chiens et les poules circulent librement entre les usoirs ou règnent fumiers et fosses à purin.
Une pancarte en bas de la rue de l’église : "Automobilistes ralentissez, cinq kilomètres à l’heure"
4. Un téléphone-télégraphe à la poste et un au château du général et du Colonel Lyautey.
5. Pas de parcs fermés, on garde les vaches dans de nombreux pâtis communaux et dans les près ouverts, notamment sous le bois de Crévic
6. Pas d’eau sur l’évier, puits dans chaque rue, des abreuvoirs ici et là pour les chevaux. En plus des milliers d’hommes, le seul 39e RAC a 1.500 chevaux à faire boire tous les jours… reste le Sanon, quelques ruisseau et sources comme celle de la Chapelle.
7. Les rues et les routes ne sont pas goudronnées, certains chemins sont impraticables quand il pleut : canons, caissons d’artillerie….
Synthèse 39e DI
Vendredi 28 août : Mission : faire pivot. Garder de façon indiscutable Maixe, 316 et Bois de Crévic. Patrouilles dans le bois d’Einville au contact de l’ennemi. Bombardements par rafales des positions de la 39e et de Grandvezin Positions inchangées.
29/08/1914
Météo :
Brouillard important le matin
Synthèse 39e DI
Samedi 29 août : Mission : renforcer nos positions. Rencontres nombreuses entre nos éléments et les éléments ennemis dans le Bois d’Einville Bombardements par rafales des positions l’ AD et des 120L en batterie. Notre artillerie fait de même, notre aviation repère des batteries mais celles-ci sont hors de portée. Positions inchangées. Préfet Mirman à Crévic, il félicite Charles ROYER et le curé Justin NOEL, va jusque Maixe, mais ne monte pas au Bois. Son objectif est de mesurer les dégâts et les exactions sur les civils, pour en faire rapport.
Le 153e reste retranché sur place.
30/08/1914
Synthèse 39e DI
La 39e DI doit occuper le Bois d’Einville Poste de Commandement à Crévic.
On comprend de plus en plus que l’artillerie doit coopérer intimement avec l’artillerie L’AD39 a son QG sous le pont du canal Crévic. Il faut pour aller dans ce sens, chaque fois que c’est possible et efficace :
* Que les observateurs d’artillerie soient sur la première ligne avec les fantassins
* Que les canons soient avancés au plus près pour être plus précis dans leurs tirs, notamment de préparation avant l’assaut
Des reconnaissances accompagnées de forestiers sont envoyées vers 316. Un des objectifs est de voir jusqu’où on peut avancer les canons sans mettre en péril ces très précieux moyens… La solution moderne, malgré le téléphone balbutiant, c’est l’aviation. C’est ainsi que le grand-père de Mme Toussaint-Mersch de Crévic quittera fin 1914 l’artillerie pour l’aviation d’observation. Il en deviendra l’un des as.
Les fractions engagées conserveront le SO du Bois d’Einville, les Allemands restant installés plutôt dans le nord de ce bois.
L’artillerie ennemie bombarde la cote 316, notre artillerie répond au mieux. On n’a pas pu amener notre artillerie aussi près qu’il aurait été nécessaire
Positions globales inchangées.
Le 153e reste retranché sur place, il touche 900 hommes de renfort qui arrivent avec un lieutenant.
31/08/1914
Météo : Lundi 31 août : brouillard le matin
Flash
Mission : conserver Maixe, 316, Bois de Crévic.
Profitant du brouillard le 160e relève au lever du jour le 153e à Maixe.
A 14 heures le 153e passe réserve de division à Crévic.
Dans l’AM le 146e pousse des éléments à 1.200 mètres au NE du 316 qui se relient à droite avec les éléments du 160e occupant le sud du bois d’Einville Poste de Commandement à Crévic. L’artillerie ennemie, notamment la batterie lourde signalée à 1.200 mètres à l’est d’Einville, continue à bombarder 316, Maixe et Petite-Maixe d’où le 37e cherche à déboucher. Notre artillerie qui a ses observateurs poussés très en avant couronne tous les objectifs signalés :
* Un groupe à Grandvezin, SE Crévic
* Un groupe nord du canal
* Un Groupe près du Bois de la Forêt
À 19 heures le 156e en réserve de CA à Rosières vient relever le 146e à 316 qui va en réserve à sa place.
01/09/1914
Météo :
Tout le matin il pleut.
Synthèse 39e DI
Mission : conserver Maixe, 316, Bois de Crévic, mais aussi s’emparer de la partie Nord et Est du Bois d’Einville et de s’y fortifier. Ordre est donné :
* Au 160e plus un bataillon du 156e de tenir à tout prix Maixe et 316 (78e brigade).
* Aux deux autres bataillons du 156e de prendre le nord du Bois d’Einville.
o A 9 heures objectif atteint, mais les Bavarois menacent.
o Le 146e, envoyé au repos la veille à Sommerviller, a été rappelé très tôt en renfort au sud-ouest du Bois d’Einville. Et à 9 heures de même heure le 146e, qui a 2 bataillons dans le sud du Bois, reçoit l’ordre de pouvoir déboucher à l’est vers la croupe 264 où l’ennemi est fortement retranché.
o À 11 heures cette attaque est prête mais la 22e Brigade à droite ne l’est pas.
o À 15 ? heures deux compagnies du 146e tentent de prendre la brasserie de La Borde, mais sont refoulées par les tirs venant de la croupe 264. Notre AD ne peut les soutenir ni de front ni d’enfilade. Ils reviennent dans le bois d’Einville avec des pertes. Contre-exemple, on n’aurait pas du attaquer dans ce cas. En fin de journée le 156e tient le Nord Est du Bois, le 146e l’est et le sud. Le capitaine Houillon, capitaine au 226e tombe devant Einville, à l’ouest du Bois.
À 5 heures, le 153e qui est « de repos », disons de réserve, va au SO du bois de Vitrimont faire des fascines et des gabions pour l’artillerie qui a reçu l’ordre de se protéger à minima. Le soir cantonnement à Rosières
Héros
Le colonel Courtot de Cissey, chef de la 21e Brigade, est tué à Friscati, devant la ferme des Quatre-Vents, son corps est emmené à l’église détruite de Vitrimont.
Idem pour le Lt-Colonel BERNARD, chef de Corps du 69e RI
Un lieutenant du 26 RI est étendu sur une civière à côté de lui, serait ce Donin de Rosières ? Très certainement (JMP)
A noter que les blessés sont descendus à Crévic, de là ceux qui sont transportables partent en charrette vers Dombasle ou Saint-Nicolas, ou sont mis sur des péniches à Varangéville en direction de Nancy.
Certains sont évacués vers Dijon, ou vers Toul puis au-delà…
02/09/1914
Flash
Sedantag, les Allemands fêtent avec force beuverie l’anniversaire de la bataille de Sedan en 1870.
Synthèse 39e DI
À 1 heures et 4 heures deux attaques ennemies sont repoussées. Ordre est donné de renforcer les positions. Poste de commandement à Crévic. À cet effet des sacs à terre, des piquets et des fils de fer ont été amenés dans la nuit dans le bois d’Einville On regarde à nouveau si on peut amener des canons dans le Bois d’Einville, conclusion négative.
Il faudra se contenter de mitrailleuses qui enfileront les haies adverses qui peuvent servir de chemin d’accès aux troupes de l’ennemi. Nos troupes y compris les échelons arrière sont bombardées, certainement sur la base des indications d’un avion qui a survolé nos positions dans l’AM.
À 5 heures, le 153e qui est toujours de réserve, retourne au SO du bois de Vitrimont faire des fascines et des gabions pour l’artillerie. Mais cette fois il revient cantonner à Dombasle.
03/09/1914
Synthèse 39e DI
Plusieurs attaques ennemies sont repoussées, elles débouchent à 500 mètres devant la lisière est du Bois d’Einville. A noter que le ravitaillement en vivres et munitions, comme les évacuations de blessés, ne peuvent se faire que la nuit.
La mission reste de garder 316, Maixe, et toutes les lisières nord, est, sud du Bois d’Einville, sans chercher à déboucher au nord. Afin de couvrir la gauche de la 11e DI qui attaque par la rive gauche du Sanon pour atteindre les hauteurs de la route Einville Lunéville. La 39e doit donc aussi atteindre la croupe 264 devant le Bois d’Einville pour aider la 11e DI
A 14H le bataillon du Bois d’Einville cède le bois sous la poussée d’une attaque ennemie. En conséquence, un bataillon réservé du 153e est poussé à Crévic et un autre à Drouville.
Le 153e comprend alors 2.400 hommes et 33 officiers.
* 1 bat Ferme St-Louis réserve du 146e
* 1 bat SO forêt de Crévic
* 1 bat entre Sommerviller et Crévic
Note JMPerette :
Il faut comprendre ce qu’était la vie des fantassins dans ce Bois de Crévic.
LA 39e DI comprend 20.000 hommes, dont 4 régiments de 3.000 hommes, de fait plutôt 2.000 dont on admettra la répartition comme suit :
Un régiment de 3.000 hommes au repos à Crévic, Sommerviller ou Dombasle
Un régiment de 3.000 hommes de la tour de Domèvre à l’extrémité ouest du Bois de la Forêt
Un régiment de 3.000 hommes dans le bois la Forêt et le Bois de Crévic, ici même donc
Un régiment de 3.000 hommes de la côte 316 à Maixe inclus
L’artillerie divisionnaire, 1.500 et autant de chevaux, sur le plateau de Haraucourt, renforcée sur la fin de un ou deux groupes de l’AC20 de 500 hommes – 500 chevaux
La nuit dans la forêt – ce sont :
* Les blessés allemands ou français qui appelle à l’aide, qui hurlent – il n’y a pas de morphine - et que l’on ne peut pas toujours atteindre, soigner, redescendre vers Crévic. On ne sait pas ce qu’est la transfusion sanguine, le tétanos rend la plapart des blessures par baïonnette mortelles
* Les mourants qui agonisent, appelant à l’ide, à boire, ou leur maman, dévorés par la fièvre…
* La faim, les bouteillons préparés à Crévic ne peuvent pas toujours être montés
* La soif, il y a quelques sources, il y a la source à la Chapelle, mais il faut envoyer des corvées longues et hasardeuses…
* La peur, les obus qui arrivent sporadiquement, les mitrailleuses qui tac tac, les mousquetons, les fusées éclairantes, les patrouilles ennemies qui cherchent à s’infiltrer, voir à capturer quelques hommes…
* Le froid, la pluie, la boue, les poux, le manque d’hygiène, de WC..
* Les soldats emmèneront dans le bois les portes d’armoire et de maisons, voir des portes de grange, les planches, tout ce qui peut aider à couvrir les tranchées pour lesquelles ils manquent d’outils… les habitants récupéreront les portes et le reste après le 12 septembre…
* Le tout sans lampe…
* Tous ces hommes, en dehors de l’encadrement, ont de 20 à 23 ans…
* L’alcool oui… la peur oui… l’odeur des cadavres…oui
04/09/1914 - Vendredi
Météo :
Soleil implacable.
Flash
Monseigneur Ruch, 41 ans, plus jeune évêque de France, coadjuteur à Nancy, mobilisé comme tout le monde en raison de sa classe d’âge, parcours inlassablement le champ de bataille, notamment le Bois de Crévic, qu’il parcourt pour bénir les corps.
Synthèse 39e DI
Une ½ compagnie du 160e ré occupe le sud du Bois d’Einville. Au Nord la pression ennemie venant de Serres sur Sante-Libaire nous oblige à reculer à 400 mètres à l’ouest de Sainte-Libaire À 13 heures l’ennemi réitère sur Sainte-Libaire avec de l’artillerie À 14 heures la Division donne le dernier bataillon du 153e réservé à Haraucourt au 146e, et ordonne aux deux groupes de l’AC20 qui viennent d’être mis à disposition de soutenir le secteur du 146e depuis le plateau d’Haraucourt. Puis la division ordonne de repartir en avant tant dans le secteur Sainte-Libaire que dans le bois d’Einville.
En fin d’AM l’ennemi déclenche une attaque générale de Friscati à Champenoux :
L’artillerie ennemie nous bombarde depuis la zone Serres –cote 296 Notre infanterie évacue 285… provisoirement… A partir de 17 heures, le Bois de Crévic, Crévic et Sommerviller sont soumis à un bombardement intense…. Le soir les troupes restent sur leurs positions…. Poste de commandement à Sommerviller
Héros
L’abbé Tisserant, futur cardinal de Curie, futur Doyen du Sacré Collège, né en 1884 à Nancy, pour l’heure aumônier et brancardier au 26e RI, est grièvement blessé à Vitrimont.
05/09/1914 - samedi
Météo :
Soleil implacable
Flash
Les Allemands donnent depuis la veille au soir un ultime coup de rein, principalement dans la vallée de l’Amezule mais aussi sur Friscati, Crévic Deuxville, il s’en faut de quelques centaines de mètres que Grandvezin et Crévic ne retombent aux mains des Allemands… À défaut d’avoir percé le front lorrain, ils veulent une victoire politique, prendre Nancy…
Gellenoncourt brûle dès le matin…
Synthèse 39e DI
Le secteur 316 Maixe a été violemment attaqué par l’équivalent d’une brigade à 23 heures, 2 heures et 4 heures. A la troisième attaque le bataillon qui tient 316 a dû reculer en ordre sur Crévic pour se reconstituer en démasquant les défenses du Bois de Crévic qui ne sont pas attaquées, l’ennemi étant trop éprouvé par la défense de 316.
Maixe est perdu le 37e ayant évacué Petite-Maixe et découvert Maixe.
Secteur de Drouville : nous repoussons une attaque et ré occupons 285. La gauche de la 39e doit tenir Gellenoncourt Haraucourt inclus Courbesseaux exclus. Un bataillon réservé du 153e est mis à disposition de la 78e Brigade pour tenir Crévic et le Bois de Crévic. Sous la canonnade le 146e a dû abandonner le piton 285 et tient la crête devant Gellenoncourt. À 14h30 ordre de reprendre 316 et Maixe (153e et 160e + groupes AD39 en capacité de coopérer). Un bataillon du 156e se reconstitue dans la vallée du Sanon, un autre près d’Haraucourt. L’ennemi pousse toujours sur Haraucourt qui est en flammes et deux groupes doivent se repositionner au sud de Saint-Louis. Un bataillon tient toujours devant Haraucourt mais le bataillon qui tient la croupe ouest de Drouville doit reculer sous la canonnade, il se reconstitue dans le ravin ouest de Haraucourt Le poste de commandement qui avait été avancé de Sommerviller à Saint-Louis doit quitter pour les Quatre-Bouteilles. Le soir la ligne allemande passe par la ligne incuse Maixe 316 Crête est de Drouville Courbesseaux.
Le soir 1er et 2e bataillons du 153e se replient sur ordre pour cantonner à Sommerviller
A Crévic nouvel exode de différentes familles qui étaient revenues ou non parties.
Les éléments de train de combat quittent Crévic, médecins et infirmiers militaires quittent l’infirmerie, les blessés restent seuls… Crévic semble perdu
Le soldat PIERRON du 153e est tué… il avait mis un casque allemand pour faire l’idiot…
06/09/1914
Flash
Communiqué allemand du 6 septembre : l’objectif devient Nancy. Pour bien marquer l’importance attachée à la prise de Nancy, c’est l’empereur Guillaume II lui-même qui assistera à l’attaque.
On va renforcer la 39e DI et sa gauche par un bataillon du 69e, deux du 26e, le 2e BCP et deux groupes de l’AC20
Les quatre régiments de la 39e DI aidés du bataillon du 69e RI, appuyés par les 60 canons de 75 et les 120L, attaquent et résistent tour à tour de Gellenoncourt à Maixe, sans grand résultat apparent… mais on comprendra plus tard que c’est ainsi que les Allemands ont été usés et finiront par renoncer.
1er et 2e du 153e quittent Sommerviller pour Bois de Crévic. Ordre de reprendre 315 et lisière nord du bois de la Forêt
Le corps médical revient à l’infirmerie de Crévic en fin de matinée.
14 heures : le lt-colonel HOFF du 22e vient prendre commandement
Héros :
* Morelli, capitaine Commandant 9e Batterie de l’AD39
* Beuchon, Lieutenant-Colonel de l’AD39
07/09/1914
Météo :
Le temps est au beau fixe.
Synthèse 39e DI
Lundi 7 septembre : la nuit le 146e a repris sans difficulté la croupe de Gellenoncourt.
Le bataillon du 69e a été repris et mis en réserve de CA.
Après la matinée l’ennemi semble transposer ses efforts vers Champenoux Amance et au nord Le XXe Corps essaie donc de concentrer ce qu’il peut en réserve sur sa gauche
Le 156e en réserve à 320.
L’ennemi canonne la Tour de Domèvre et Haraucourt
A 16 heures l’ennemi attaque la crête est de Gellenoncourt, les deux bataillons résistent jusque 17H45, mais l’artillerie y compris lourde les forcent à abandonner la crête.
Les 3 bataillons du 153e sont dans le bois de la Forêt et le Bois de Crévic, attaques répétées de l’ennemi
L’AD39 recule aussi et se repositionne pour tirer au nord d’Haraucourt. Les trois bataillons du 156e sont poussés entre Haraucourt inclus et la Tour de Domèvre pour former un barrage éventuel. Mais les deux bataillons du 146e tiendront devant Haraucourt. Ils se reconstituent fin de journée et restent en ligne.
Le soir, la ligne de défense passe devant Domèvre, Haraucourt, la lisière est et nord du Bois de Crévic
Héros :
Le patron du 146e RI, le capitaine DAVID, blessé une première se rend sur sa ligne de front où cela flotte, afin de remonter le moral de ses soldats... il y sera à nouveau blessé et sera évacué.
Le lieutenant Lucot du 146e, déjà blessé devant Morhange, sert lui-même une mitrailleuse devant le Bois de Crévic, attend le dernier moment pour tirer sur la vague d’assaut, il sera tué sur sa pièce…
08/09/1914
Météo :
Il faisait beau en ce 8 septembre
Synthèse 39e DI
Mardi 8 septembre :
* A 22 heures l’ennemi a attaqué le Bois de Crévic. Le 160e l’a repoussé notamment en utilisant les projecteurs reçus récemment.
À 5 heures la 39e attaque pour rejeter l’ennemi au-delà de Drouville et Courbesseaux.
* À 6 heures le 156e dans son ensemble attaque.
* A 6H30 ses débouchés sont canonnés par l’ennemi
* A 9 heures la gauche de l’attaque du 156e est arrêtée par les feux de l’infanterie et de l’artillerie L’ennemi semble avoir 15 obusiers entre Courbesseaux et Drouville Le général commandant la 39e prescrit à l’infanterie (146e…) et s’artillerie de travailler plus intimement Mais cela ne sera pas possible, entre une contre-attaque allemande, des tirs de mitrailleuses meurtriers, et malgré une tentative de progresser à droite en liaison avec le 153e…
* Les 3 bataillons du 153e sont engagés dans le bois de la Forêt et le Bois de Crévic, attaques répétées de l’ennemi
*
A 18 heures l’artillerie ennemie allonge son tir sur Trimolot où nous avons un Groupe de l’AD39 et le Rambêtant.
09/09/1914
Météo :
Pluie. Grand orage. Troupes trempées. Orage épouvantable en soirée sur Crévic et pluie diluvienne.
Flash
Une section de la 12e Batterie est désignée malgré le risque pour venir au centre du Bois de Crévic appuyer l’attaque de deux compagnies du 146e en prenant en enfilade les tranchées ennemies situées à 200 mètres à l’ouest du Calvaire de Drouville.
La section d’artillerie est donc installée à 1200 mètres des tranchées à battre, et se trouve 30 mètres derrière les fantassins qui vont partir
Synthèse 39e DI
Mercredi 9 septembre : Le 156e a relevé dans a nuit les deux bataillons du 146e devant Domèvre et Haraucourt.
Le matin l’ennemi bombarde les positions d’Haraucourt, du Bois de la Forêt et du Bois de Crévic. À 14 Heures, le Général de Division ordonne :
* au 156e de prendre pied au carrefour des routes Haraucourt –Drouville et Crévic –Gellenoncourt.
* Un bataillon du 146e sera prêt à exploiter le succès espéré,
* les mitrailleuses du 153e à la lisière du Bois de Crévic aideront à l’attaque.
Les 3 bataillons du 153e sont dans le bois de la Forêt et le Bois de Crévic, attaques répétées de l’ennemi
*
La section de la 12e batterie de l’AC20 doit s’installer dans ce sens à 311, c’est-à-dire ici-même. (chacun sait que c’est un sacrifice, elle sera détruite le 11 septembre). L’objectif est de prendre en enfilade les mitrailleuses et les tranchées ennemies de la crête de Gellenoncourt. Le bombardement dure de 17H30 à 19H30. Nos troupes n’auront pas progressé.
10/09/1914
Météo : tout le matin il pleut
Synthèse 39e DI
Jeudi 10 septembre :
Poste d’observation : tranchées des Quatre-Bouteilles, soit la crête en face le Rambêtant, la côte 287 à 2.300 mètres à l’ouest de Trimolot –là où un témoignage direct indiquait avoir connu une batterie de projecteurs.
A 8h15 le XXe Corps ordonne de reprendre avec 2 bataillons plus le 2e BCP la croupe sud de Drouville. Le colonel du 146e est en charge de cette attaque, avec mise au point préalable d’une étroite liaison avec l’AD39 :
* Le 2e BCP a le nord de Gellenoncourt pour objectif.
* Un bataillon du 146e la crête SO de Gellenoncourt
* Un bataillon du 146e le calvaire de Drouville
A 14H30 :
* le 2e BCP dépasse le ruisseau et prend pied sur la crête Ouest de Gellenoncourt.
* Le bataillon du 146e qui attaque vers le calvaire de Drouville subit de grosses pertes par l’artillerie adverse
À 17h15 le 2e BCP est à 400 mètres des tranchées ennemies garnies de tirailleurs.
À 18 heures le 2e BCP enlève cependant la crête à l’ouest de Gellenoncourt, les deux compagnies en réserve devant alors prendre le village.
À droite le 146e a pris la croisée des chemins à l’ouest de Drouville mais le brouillard et les feux ennemis font remettre la suite pour la nuit. QG Varangéville.
Même zone pour le 153e.
Héros du 153e :
Tués : capitaine Dausque,
Blessés : capitaine Henry et lt Mangeard
11/09/1914
Météo : 160e RI : les deux sections de la Compagnie rentrent difficilement (JMO 7e Compagnie tard le soir) sous une pluie diluvienne. Il pleut toute la nuit.
Plus généralement : une pluie froide ... au nord du bois de Crévic la pluie est diluvienne - la nuit suivante les troupes épuisées dormiront dans l’eau et la boue…
Synthèse 39e DI
Vendredi 11 septembre :
* 77e Brigade :
o Le 146e tente l’attaque de nuit sur le calvaire de Drouville, elle échoue, le 146e revient sur l’est de Haraucourt.
o Le 2e BCP découvert sur sa droite se replie devant la Tour de Domèvre.
La 39e touche 2 bataillons du 26e. Elle renforce son front de Domèvre à la Forêt de Crévic et Crévic. Objectifs ultérieurs : bois et ferme Sainte-Libaire.
Le colonel du 146e avec ses 3 bataillons, le 2e BCP et un bataillon du 26e doit se rendre maitre de la crête est de Gellenoncourt. Les mitrailleuses du 153e doivent flanquer l’attaque à droite et se tenir prêt à déboucher du Bois de Crévic (vers crête 285 à l’est de Drouville)
À 15 heures le 1er bataillon 153e a ordre de revenir côte 315 (JMP : 311 ?). Les bataillons restent dans le bois à la lisière
À 9 heures, l’attaque du 146e étendu n’arrive pas à l’objectif, les tirailleurs ennemis tiennent bon.
La section d’artillerie du Bois de Crévic a ouvert le feu sur des troupes allemandes qui sortent de Sainte-Libaire vers Gellenoncourt. Personne ne les canonne. Le capitaine prend sur lui de les bombarder sachant qu’il sacrifie ses deux canons. C’est ce qui se passera, la section est mise hors de combat. Les canonniers sont tués ou blessés.
* La 78e Brigade avec un bataillon affecté du 37e doivent reprendre Maixe et la côte 316.
o À 14 heures nouvel essai, sans succès
o A 16 heures 30, nouvel essai sans succès
Le 26e RI n’a pu non plus déboucher du Bois de Crévic
À 19 heures la situation reste figée ainsi.
12/09/1914
Météo :
La pluie tombe moins fort après avoir tombé toute la nuit. (Le matin et la journée).
Les combattants ont dormi sous cette pluie, dans l’eau et la boue...épuisés
Synthèse 39e DI
La 39e dispose toujours du 2e BCP, de deux bataillons du 26e et de un du 37e.
* À 9 heures l’ennemi évacue l’ouest de Drouville et la crête est de Gellenoncourt.
* A 11h30 nous occupons Courbesseaux, Gellenoncourt, Drouville, Crévic, Maixe.
Il reste à prendre :
* la cote 285 à l’est de Drouville, un bataillon du 153e en charge,
* la cote 316, un bataillon du 37e en charge
L’AD39 se place à cet effet à l’est de Haraucourt Le bataillon du 153e avance vers le calvaire de Drouville et 285. Il reste des moyens importants ennemis dans des tranchées bien organisées, des mitrailleuses et de l’artillerie.
L’AD39 s’approche au plus près.
* À 14H30 le 153e progresse en débordant sur un large front, utilisant les coulées du terrain.
* A 18 heures 285 est occupé et nous poussons jusque Sainte-Libaire.
* 316 est occupé avant la tombée de la nuit par le 153e
L’ennemi a en fait reculé de façon assez précipitée, pas mal de matériel restant dans les tranchées.
dimanche 13/09/1914
Météo :
Il pleut fortement la nuit du 12 au 13. Les soldats sont trempés, boueux, fatigués. Il fait frisquet.
La 39e DI est retirée du front de Loraine On annonce d’abord un départ par voie ferrée puis ensuite par voie de terre
Pour les troupes du XXe Corps qui repassent à pied par Nancy elles sont follement acclamées par la population en délire massée sur leur passage….
Ce sont ces troupes les héros de la bataille. Les gars du 20e Corps, aidés de ceux du 9e Corps, de la 59e DR, 68e DR, 70e Corps, 73e DR…
Le 153e quitte Drouville – ordre de cantonner Lenoncourt
Les commandants Gauthier et Pompey du 269e prennent les 2e et 3e bataillons du 153e
Laurent PÉRETTE est baptisé à Flavigny-sur-Moselle. Parrain : Albert Jandel, Marraine Marie Justine APT née COLIN, grand-mère de André FIACRE
14/09/1914
C’est fini, le XXe Corps est remplacé par la 79e DR. Il reste à enterrer les morts, à évacuer les blessés.
Drouville, Haraucourt, Gellenoncourt, Deuxville sont à reconstruire… les civils vivront des années dans des conditions précaires… au milieu des soldats car ces villages vont rester dans les zones de cantonnement arrière des régiments jusque 1918.
Pertes françaises, le simple exemple du 146e RI du 20e Corps :
Il a perdu 4.200 hommes dont 75 officiers depuis le 1 août, dont 3.000 au combat de Crévic. Il lui reste 1.200 hommes et 17 officiers, dont 2 capitaines et 7 lieutenants sous-lieutenants partis au front le 1er août. Il lui reste 1.145 hommes.
C’était cela le 20e Corps.
Rappelons aussi que les chefs de corps ont montré l’exemple, j’en ai cité quelques-uns, il y en d’autres.
15/09/1914
Météo :
Soleil ce 15 septembre. Celui de la victoire des batailles de Lorraine
Merci de votre attention
Vous avez aimé cette prise de parole un peu rapide. Rendez-vous le week-end du 11 novembre à Crévic. La municipalité organise un week-end de commémoration sur lequel elle communiquera bientôt. J’aurai plaisir à vous y retrouverai de façon plus approfondie :
* Sur les combats autour de Crévic, non limités à la 39e DI.
* Sur les 21 jours de martyr que les civils au cœur du chaudron qui enserrait le village aux trois quarts.
A tout à l’heure au monument René Quinchez pour quelques mots sur le 153e RI et son lieutenant dont Crévic a fait son héros.